Si la réponse la plus courante à l’insomnie est le recours aux somnifères, il existe cependant des solutions psycho-thérapeutiques tout aussi efficaces à moyen et long terme et dont les bénéfices cliniques persistent de façon plus durable. Elles demandent un plus grand investissement en temps et en effort que la simple prise d’un somnifère, mais elles méritent cet engagement puisqu’elles en évitent également tous les inconvénients (effets secondaires indésirables, dépendance, effet rebond à leur arrêt).
Ces méthodes consistent à modifier les habitudes et horaires du sommeil ainsi qu’à supprimer les croyances inappropriées qui lui sont liées. La combinaison d’habitudes et d’attitudes adaptées permet de briser le cercle vicieux de l’insomnie chronique.
Les séances de psychothérapie pour le traitement de l’insomnie chronique consistent en :
- une phase d’évaluation personnalisée de la durée et la qualité du sommeil,
- une information et des conseils adaptés,
- la mise en place d’un programme de rééducation des rythmes de sommeil,
- le suivi et l’ajustement de ce programme en fonction de l’évolution constatée,
- un soutien dans les difficultés d’application permettant de garder la motivation et la constance nécessaires.
L’insomnie est le trouble du sommeil le plus répandu puisqu’elle touche près d’une personne sur trois, les femmes plus que les hommes. Il s’agit de l’association de difficultés nocturnes et diurnes : les problèmes d’endormissement, d’éveils nocturnes ou de réveils matinaux précoces entraînent par répercussion dans la journée un dysfonctionnement social, familial ou professionnel.
L’insomnie est dite aiguë si elle est ponctuelle, chronique si les troubles surviennent plus de 3 fois par semaine depuis plus de 3 mois.
Après quelques semaines de difficultés de sommeil, un cercle vicieux peut se mettre en place aboutissant à l’installation de l’insomnie chronique.
Un épisode d’insomnie aiguë peut arriver à tous et survient toujours à la suite d’un facteur déclenchant. L’existence de facteurs prédisposants et la mise en place de facteurs d’entretien va favoriser l’installation de l’insomnie chronique. La part des facteurs déclenchants, initialement maximale va laisser place aux facteurs d’entretien (temps excessif passé au lit, efforts exagérés pour s’endormir, crainte des conséquences du mauvais sommeil) qui vont perpétuer l’insomnie.
Voici les repères d’une bonne nuit de sommeil :
- Délai d’endormissement de 20 à 30 minutes.
- Temps de sommeil de 6 à 9 heures.
- Durée de sommeil par rapport au temps passé au lit ≥ 90%.
- Total des éveils nocturnes < 20 minutes.
Il faut bien noter qu’un insomniaque est différent d’un court dormeur qui a un sommeil suffisant pour son métabolisme ou de la personne sujette à des difficultés d’endormissement mais dont le sommeil est suffisamment réparateur ensuite.